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A vélo, de Lanester à Samarkand (?)

(en cours)
vélo de randonnée
Quand : 11/04/24
Durée : 90 jours
Carnet publié par Renan le 11 avr.
modifié le hier
915 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le topo : Jeudi 16 (mise à jour : hier)

Description :

Cedri / San Giminiano 

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Le compte-rendu : Jeudi 16 (mise à jour : hier)

Je descends hier soir demander à Pino à quelle heure on se voit pour le petit-déjeuner. Alors que je repars, il me rappelle et me propose de l'accompagner nourrir ses deux ânes, à qui il va rendre visite tous les soirs avec ses deux chiennes. Je porte le seau de friandises. En chemin il me montre Volterra au loin, perchée sur son promontoire.
Pino à quitté Pisa pour s'installer ici il y a 30 ans. Il souhaitait fuir la ville et son agitation. Il y  jouait, chantait, écrivait des chansons, sociales comme il dit. Il a continué ensuite. Il semble connu.
"Regarde Pino Masi sur Internet, tu verras."
Il est arrivé un jour à Cedri par hasard et a vu que la route n'allait pas plus loin. Il interroge une ancienne qu'il croise.
"Oui, la route s'arrête.", lui répond-elle de façon laconique alors que lui est vraiment étonné.
Il rit en me décrivant la scène.
Il décidera de s'installer ici.
"Où la route s'arrête, la vie commence." me dit-il.

Nous continuons quelques centaines de mètres après les ânes pour arriver à un endroit où la vue se dégage sur les vallons toscans. C'est là que Pino vient faire ses quelques mouvements de tai chi. L'empreinte de ses pieds à marqué le sol.
Il ne faut par contre pas se formaliser sur la manière de parler du bonhomme :
"Arrête de jouer le gentil américain. Tu aides si je te demande. C'est compris ?", dit-il, brutal.
Il a énormément voyagé dans sa jeunesse : France, Europe, Afrique, Moyen-Orient... Sans le sou, en stop, avec sa guitare qui lui permettait de payer un repas ou de gagner quelques pièces au chapeau dans la rue. Cette manière de parcourir le monde à toujours forcé mon admiration. Il parle aussi de ses animaux, du végétarisme dont il est adepte, de Trapani la plus belle ville du monde. Alors qu'il décrit la cité sicilienne avec force gestes, son regard semble la contempler à nouveau. J'écoute et pose peu de questions.
"Si tu avais eu une voiture, avec les sous que tu a laissé j'aurais payé le petit-déjeuner au village en bas demain matin. Mais avec la bicyclette c'est pas possible."
C'est certain, Pino fait partie de ces personnes que l'on n'oublie pas.

Pino, Frourou et Bella.
Pino, Frourou et Bella.
Au petit-déjeuner ce matin :
"Tu es une personne valable, mais tu as des défauts."
J'attends la suite...
"Tu ne fumes pas et moi je voulais une cigarette."
Il m'a bien fait rire.
Il me tend les quelques fèves qu'il a cueilli au jardin. Ce sera pour ce midi.
Les vallons toscans depuis l'endroit.
Les vallons toscans depuis l'endroit.
Le hameau de Cedri. La maison de Pino est dans la ruelle à droite.
Le hameau de Cedri. La maison de Pino est dans la ruelle à droite.
La voici, avec ses deux gardiennes.
La voici, avec ses deux gardiennes.
Je remballage mes affaires et part saluer mon hôte. Il me parle encore un peu, de sa jeunesse, de sa vieillesse, il aura bientôt 80 ans. Il est alors touchant. Il me propose de revenir, de rester plus longtemps, et si je n'ai pas assez d'argent alors je l'aiderai deux ou trois heures par jour dans ses tâches et il me fera les nuits à moitié prix. Je souris.
"Ciao Pino !"

Je me mets en route pour Volterra.

Tiens c'est marrant ça, la grosse montée d'hier s'est transformée en grosse descente !
Tiens c'est marrant ça, la grosse montée d'hier s'est transformée en grosse descente !
Je suis survolé par un faisan mâle que j'ai fait décoller, plus loin je verrai milan puis une huppe.
Je sais que ça va grimper pour arriver à Volterra, la cité est haut perchée. Les kilomètres s'égrènent et je ne vois rien venir, rien de très méchant en tout cas. Plus la distance avec la ville se réduit, plus je me dis que la côte va être raide sur la fin. Et effectivement, elle l'est la bougresse ! 4 km à calmer les ardeurs d'un cyclotouriste pourtant bien reposé. Je m'arrête dans le dernier virage avant le panneau de l'entrée de ville que je franchis en poussant le vélo.


Quelques vues de la belle cité :
C'est là que je m'installe pour manger.
C'est là que je m'installe pour manger.
Le théâtre romain.
Le théâtre romain.
Je repars, direction San Geminiano autre magnifique cité, à une petite trentaine de kilomètres. J'aimerais pouvoir y passer aussi un peu de temps puis me mettre sur la route de Certaldo afin de dégoter un petit coin bien caché pour bivouaquer.
Allez, comme d'habitude je prends la route barrée pour repartir. Ben oui, à vélo ça passe toujours. Ha non, pas toujours...
Allez, comme d'habitude je prends la route barrée pour repartir. Ben oui, à vélo ça passe toujours. Ha non, pas toujours...
Reine des prés.
Reine des prés.
Une jolie orchis.
Une jolie orchis.
Et une autre. Mais je ne suis pas sûr de moi concernant l'identification, alors...
Et une autre. Mais je ne suis pas sûr de moi concernant l'identification, alors...
En voulant gagner 6 km je prends un chemin qui, je dois l'avouer, me donne moyennement confiance. Ça s'arrange un peu quand même et puis c'est sympa de rouler en pleine nature. En passant devant un panneau, je comprends que je pédale au coeur de la réserve naturelle de Castelvecchio. 
En pleine nature c'est chouette aussi.
En pleine nature c'est chouette aussi.
Ho le beau petit chemin creux.
Ho le beau petit chemin creux.
Oui mais voilà, je me trompe à une intersection et me retrouve embringué dans une bonne galère à faire pâlir de jalousie les fondus de VTT. De la super grosse caillasse, impossible de rouler, avec une descente de dingue... qu'il faudra remonter de l'autre côté. Ça retient et ça pousse fort le vélo.
C'est pas le bonheur ça ?
C'est pas le bonheur ça ?
C'est assez épuisant.
Ouf, ça se termine enfin ! Je regarde le GPS, je n'ai finalement gagné que 3 kilomètres... et  perdu une heure. Ça m'ennuie un peu car je voulais visiter San Gimignano avant de chercher un endroit pour planter la tente. Et le ciel est couvert, il va peut-être pleuvoir un peu. Bon, bon, bon.
Je me remets à rouler sur la route en réfléchissant.
Juste avant San Gimignano j'aperçois une baraque en bois qui semble abandonnée. Je passe sous la chaîne qui ferme l'endroit pour découvrir un ancien camping à l'abandon. Banco ! Il est 18h et j'en ai ma dose avec ce rodéo dans les cailloux. Je cache la tente tout au fond du terrain. San Gimignano sera pour demain matin et tant pis, j'enleverai Castelfiorentino de mon parcours pour ne pas arriver trop tard à Firenze.

Bien caché. Enfin j'espère !
Bien caché. Enfin j'espère !
Allez hop, soirée dans la tente. Ça pleut un peu, j'espère que ça ne va pas durer car elle n'aime pas ça...
Commentaires
mara des bois plouc - il y a 2 jours
4 messages
salut vieux trappeur.
il était temps que tu reprennes le boulot.
les vacances 🌴 ont assez durées .
la machine commençait à rouillée
ultréia mon ami